February 13, 2023 BioNet

Produire des médicaments et des vaccins en Occitanie : un ambitieux projet porté à Toulouse

Et si on produisait bientôt des médicaments et des vaccins en Occitanie ? Le CHU de Toulouse et ses partenaires sont candidats pour créer un ambitieux biocluster.

Et si on produisait bientôt des médicaments et des vaccins à Toulouse et en Occitanie ? Dans le cadre du plan France 2030 lancé par le gouvernement, le CHU de Toulouse, l’université Toulouse III – Paul Sabatier et la société BioNet sont candidats pour créer un « biocluster ».

Un projet particulièrement ambitieux

Cette candidature est portée par le Professeur Louis Buscail, qui possède plus de 15 ans d’expérience dans le développement de médicaments innovants. Le projet est particulièrement ambitieux. Il s’agit de répondre à court terme à un besoin urgent de vaccins innovants dans le domaine des maladies infectieuses et des maladies émergentes. Et à moyen terme, de développer des traitements dans d’autres aires thérapeutiques, grâce aux technologies à base d’ADN et d’ARN, que la pandémie de Covid-19 a mis en lumière.

« On a pu agréger des partenaires académiques, institutionnels et industriels pour monter un projet de biocluster autour de la production d’ADN et d’ARN. Cela concerne les traitements innovants. Le but, c’est de développer des médicaments et des vaccins à base d’ADN et d’ARN et proposer toute une chaîne de valeur, de la conception du médicament ou du vaccin jusqu’à la libération d’un médicament prêt à l’emploi chez l’homme pour développer des phases 1, et des phases 2 », détaille à Actu Toulouse le Pr Louis Buscail, qui est par ailleurs chef de service de gastro-entérologie et nutrition à l’hôpital Rangueil.

Sur le Campus Santé du Futur de Toulouse

« On a à Toulouse depuis des années des essais thérapeutiques de thérapies innovantes, ajoute-t-il. Le but, c’est de produire de l’ARN et de l’ADN, de sortir de la dépendance que nous avons vis à vis d’autres pays et de produire français », ajoute encore le Professeur Louis Buscail. L’enjeu est donc d’assurer localement la production de médicaments dans la région Occitanie afin de permettre l’autonomie stratégique de la France.

Si le projet toulousain est retenu (de nombreuses villes se sont portées candidates), où serait localisé ce biocluster ?  « Le but serait de s’implanter dans le Campus Santé du Futur de Toulouse, sur le site de l’Oncopole. Il y a déjà de nombreux acteurs, cela ferait donc sens de s’installer là-bas », détaille le professeur.

« Il y a aussi une dimension enseignement dans ce projet qui est importante. On voudrait monter une usine-école qui formerait des techniciens pour ce type de technologies. Car pour arriver à une réindustrialisation de la France, il faut qu’il y ait des techniciens qui aient un savoir-faire sur ce type de produits. C’est une originalité que nous portons dans ce projet de biocluster », poursuit-il.

Créer un vaccin dans les deux ans

Si la candidature toulousaine est retenue, le biocluster pourrait bénéficier d’importants crédits. Le premier biocluster lauréat du plan France 2030, le Paris Saclay Cancer Cluster, a par exemple obtenu 100 millions d’euros sur dix ans pour se développer.  « Si on est financé, on aura l’objectif de créer dans les deux ans un vaccin sur Toulouse et de le tester en phase clinique par la suite », annonce le Professeur Buscail. Dans quel champ ? « C’est encore confidentiel », glisse-t-il.

Evidemment, Toulouse n’est pas la seule ville sur les rangs de cet Appel à manifestation d’intérêt. D’autres villes, comme Lille, Lyon ou Marseille se sont également portées candidates. Mais la Ville rose a des atouts, selon le Professeur Buscail. « On a un projet ambitieux, un savoir faire local, des partenaires qui nous soutiennent… On ne part pas de rien ! » Le choix de la (ou des) ville(s) retenue(s) devrait intervenir d’ici le mois de juin.

Source:   Actu Toulouse